Nous avons le plaisir de vous faire découvrir l’extraordinaire série de cartes-maximum réalisées avec les timbres du carnet, mis en vente par La Poste début 2007, sur l’art des civilisations antiques. Sur les dix chefs-d’Å“uvre des peuples égyptiens, étrusques, grecs et romains, nous n’avons pu réaliser que neuf cartes-maximum, en raison de la concordance de lieu qui ne pouvait pas être respectée pour les fresques de Pompei.
C’est en quelque sorte une petite visite guidée dans le département des Antiquités du Louvre que nous vous invitons à faire avec nous.
Le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines est un des plus anciens du musée du Louvre. Les objets qu’il réunit illustrent l’activité artistique d’une vaste région organisée autour de la Méditerranée et dont l’histoire s’étend de la fin de l’âge néolithique jusqu’au VIe siècle de notre ère. Quant à celui des Antiquités égyptiennes, il présente des vestiges des civilisations qui se sont succédées sur les bords du Nil depuis la préhistoire jusqu’à l’époque chrétienne.
- Périclès
Périclès
Ce portrait de Périclès est en réalité un buste romain, copie d’un marbre original grec réalisé par le sculpteur Crésilas vers 430 avant J.-C. Périclès, ce célèbre homme politique athénien, est représenté les traits fins et graves et coiffé de son célèbre casque corinthien. Très réservé, voire un peu hautain, ce héros de la guerre du Péloponnèse a su montrer une humanité profonde, témoin cette phrase prononcée sur son lit de mort : "Ce qu’il y a de plus grand et de plus glorieux dans ma vie, c’est que jamais je n’ai fait prendre le deuil à aucun Athénien." (Fig. 1)
- Tête de l’Aphrodite de Cnide
Tête de l’Aphrodite de Cnide
Cette tête d’Aphrodite, dite "Tête Kaufmann", datant du IIe siècle avant J.-C., est une version de l’Aphrodite nue que le sculpteur Praxitèle avait réalisée deux siècles auparavant, et installée par les Grecs de Cnide au cÅ“ur du sanctuaire de la déesse. Aphrodite est représentée au moment des ablutions rituelles. Ce visage gracieux est mis en valeur par une chevelure tirée vers l’arrière et maintenue par des bandeaux. Ces derniers divergent selon les différentes copies. Ceux de la "Tête Kaufmann" sont parallèles et témoignent d’une certaine liberté prise à l’égard du modèle. (Fig. 2)
- Victoire de Samothrace
Victoire de Samothrace
C’est une des plus fameuses statues que l’Antiquité grecque nous ait léguée. Elle fut trouvée, en septembre 1862, sur une terrasse dominant le sanctuaire des Cabires, dans l’île de Samothrace, au nord-est de la mer Egée. Cette impressionnante femme ailée, posée sur la proue d’un navire, semble commémorer un succès naval remporté par les Rhodiens au début du IIe siècle avant J.-C. Ce torse sera exposé seul dans la salle des Caryatides du Louvre dès 1866. En 1950, une fouille complémentaire conduit à la découverte de la main droite qui vient rejoindre "La Victoire" au Louvre. (Fig. 3)
- Sarcophage des époux
Sarcophage des époux
Les Étrusques constituent un peuple de l’Italie préromaine qui a connu une expansion remarquable et a su développer la culture la plus brillante. Ce sarcophage en terre cuite est une pièce unique de cette civilisation, provenant de la nécropole de Cerveteri. Réalisé en terre cuite polychrome, vers 520 avant J.-C., il présente un couple de défunts d’une grande famille étrusque, dans l’attitude traditionnelle du banquet. (Fig. 4)
- Junon
Junon
Dans la mythologie romaine, Junon, reine des cieux, sÅ“ur et épouse du dieu Jupiter, est identifiée à la déesse grecque Héra. Divinité italique très ancienne, Junon incarne la lumière céleste et, est avant tout la protectrice des femmes. C’est la déesse dont les attributions sont rattachées aux questions matrimoniales et familiales et à laquelle le mois de juin est consacré.
Cette statue de Junon dite "La Providence" représentée dans une pose très classique et revêtue d’un long drapé, a été réalisée au IIe siècle après J.-C. (Fig. 5)
- Scribe accroupi
Scribe accroupi
Cette très célèbre statue en calcaire polychrome de l’Égypte ancienne, a été trouvée dans le cimetière de l’Ancien Empire de Saqqarah et date de la 4e dynastie (2500 avant J.-C.). L’identité du personnage nous demeure toujours inconnue, mais il s’agit sans nul doute d’un personnage important. En effet, les plus anciennes statues "en scribe" sont des effigies de princes aux responsabilités élevées.
Cette Å“uvre doit sa grande présence à sa qualité exceptionnelle marquée par des couleurs d’origine et par l’intelligence de sa physionomie. La vivacité de son regard est due à l’incrustation des yeux en magnésite blanche dans un cadre de cuivre et à un iris bleuté en cristal de roche. (Fig. 6)
- Amenemhat III
Amenemhat III
Cette statuette en schiste datant de la fin de la 12e dynastie, représente l’effigie du roi Amenemhat III. Ses traits y sont rendus avec force et précision comme le montrent certains détails comme le nez busqué et une large bouche. Un autre détail, caractéristique de l’époque, est la taille exagérée donnée aux oreilles. Un tel portrait au réalisme accentué est incontestablement une marque de style des statues royales de cette époque. (Fig. 7)
- Stèle du harpiste
Stèle du harpiste
Au début du Ier millénaire avant J.-C., les grandes stèles funéraires en pierre laissent la place à de petites stèles en bois sur lesquelles le mort est représenté en adoration devant les grands dieux de l’Au-delà . Cette petite stèle au dessin précis et aux riches couleurs nous montre le défunt sous les traits d’un harpiste face au dieu Rê-Horakhty, le dieu du soleil à tête de faucon (le soleil à son zénith). Si la stèle est de petite dimension, elle n’en est pas pour autant dénuée de symboles : le vase et la fleur de lotus, situés entre les deux personnages traduisent celui de l’offrande ; les hiéroglyphes celui d’indications écrites ; quant aux deux yeux dominant l’ensemble, celui de la protection. (Fig. 8)
- Hippopotame
Hippopotame
Cette faïence égyptienne d’un bleu vif représente un hippopotame. Dans l’Ancien Empire, la chasse à l’hippopotame était pratiquée par les seigneurs, et c’est sans doute pour perpétuer la tradition, que des hippopotames étaient déposés dans les tombes du Moyen Empire. On retrouve sur la surface de l’animal, le décor dans lequel il évolue : la couleur bleue de l’eau du fleuve et les plantes aquatiques telles que le nénuphar. C’est une pièce funéraire de valeur réservée aux hauts dignitaires du Moyen Empire (1600 avant J.-C.). (Fig. 9)
Seul le détail d’une fresque de Pompéi n’a pas pu faire l’objet d’une carte-maximum, par défaut de concordance de lieu. C’est ainsi que la villa dite des Mystères à Pompéi aura su garder son… "mystère" !